Dernier jour de compétition. Le directeur de course Andy Philips nous distribue une carte au briefing, avec un tracé circulaire d'une quarantaine de kilomètres. Nous devons suivre le tracé dans le sens des aiguilles d'une montre et repérer huit photos de carrefours, de fermes ou d'étangs. Le jeu est plus difficile qu'il en à l'air, car il faut suivre la nav, tout en scrutant le sol pour ne pas rater les points à repérer grâce aux photos. En plus, nous serons une soixantaine de pilotes sur le même tracé et il faudra rester vigilant en l'air. Pour corser le tout, Andy nous apprends que les photos ne sont pas forcément toutes présentes sur le tracé. Les photos mal positionnées nous coûtent des points. Enfin, si nous avons droit à la carte dès le briefing, les photos nous seront données au décollage, quand nous serons prêts à partir. Il faudra les coller sur la planche de nav et décoller dans la foulée...
Je rejoins les autres français au camping. Nous collons nos cartes sur les planches de nav, en prenant soin de les plastifier au préalable. Nous avons appris par la pratique qu'en Angleterre, la pluie n'est jamais très loin, même quand le ciel paraît clément. Et les cartes sorties d'une imprimante jet d'encre ne font pas bon ménage avec la pluie...
Décollage. Le ciel se dégage, le vent est faible et la nav s'annonce grandiose. En vol, je suis déjà entouré par d'autres ailes. Sur la droite, je reconnais Marcus King, le rédac chef de Paramotor Mag, avec sa Fusion et son paramoteur Kobra. Un petit coucou de la main, je prends 30 m pour dégager et je me plonge dans la carte. Je suis vent arrière et ça défile vite. Le temps passe sans que je trouve de repères. Finalement, je reconnais un carrefour, puis un deuxième. Nous approchons des reliefs et j'écrase les gaz pour prendre de l'altitude. Je suis dos au soleil, le ciel est maintennt bien dégagé et je compte douze ailes devant moi, à différentes hauteurs. Super spectacle ! J'ai maintenant presque bouclé le tracé et je n'ai toujours que deux repères de marqués. Ça joue des coudes entre les ailes. Christophe Charon se fait une frayeur en croisant Pascal Campbell-Jones à moins de trois mètres... Finalement, tout le monde pose et rend sa 'copie' aux commissaires de piste, avec de s'installer dans l'herbe pour commenter l'épreuve. Les meilleurs ont trouvé quatre photos. Alex Matéos à trouvé les deux mêmes que moi. David Muzellec nous montre que ces deux-là pouvaient être repérées directement sur la carte, avant même de décoller...
Il est un peu plus de 11h00. Les épreuves sont terminées et nous ramenons les ailes et les moteurs au camping. Nous partons pour un déjeuner Thai chez l'épouse d'Andy Shepherd, qui s'occupe des repas pour toute la compétition et qui a forcé sur les épices aujourd'hui... Le déjeuner est excellent mais nous avons la gorge en feu !
Il est l'heure de plier bagages. Pascal Vallée, Christophe Charon et moi avons un bateau à prendre à Douvres dans quelques heures. Mes deux coéquipiers sont toujours aussi peu attirés par la conduite anglaise. Je prends donc le volant. Arrivés au port, nous sommes repérés par les douaniers qui nous font signe de nous ranger. L'officier me demande d'où nous venons. Je lui explique que nous avons passé la semaine dans un champ de gazon... Je tente d'expliquer ce qu'est une compétition de paramoteur, puis ce qu'est un paramoteur... Il fronce les sourcils en voyant Cécile, sur la plage arrière (une poupée gonflable, qui fait toutes les compétitions de la saison et repart dans la voiture d'un compétiteur différent à chaque championnat... Christophe Charon la ramènera pour l'Open de Belgique dans quelques semaines). Il finit pas me demander d'ouvrir la remorque et fait un pas en arrière, aggressé par la forte odeur d'essence qui se dégage de nos moteurs. Il me demande si nous transportons du carburant (interdit sur le bateau...). Je réponds que non, malgré les 40 litres qui nous restent dans nos bidons. Visiblement, il ne me croît pas. Il lève les yeux au ciel et me demande de refermer la remorque et de débarrasser le plancher.
Dîner rapide en attendant le bateau, puis nous quittons l'Angleterre avec le coucher de soleil, des souvenir plein la tête.
Excellente semaine, avec des vols magnifiques et des pilotes anglais très sympa. L'événement vaut le détour et le sejour avec les pilotes de l'équipe de France m'a appris autant que dix stages de perf. Les pilotes français sont attendus de pied ferme l'année prochaine. Je vous conseille fortement d'en faire partie.
Edward
Thursday, 25 June 2009
Tuesday, 23 June 2009
24/6/09 : Dernier jour de course
Tres belle nav avec reconnaissance de photos ce matin. Nous sommes maintenant sur le départ, un peu à la bourre... Je donnerai plus de détails sur cette journee une fois de retour, sans doute demain matin. A plus...
Edward
Edward
22/6/09 : Troisieme jour de course
22/6/09
Grosse journée aujourd'hui. La matinée commence par un briefing à 6h00 du mat. Nous partons pour une nav sur un circuit sinueux de 75 km. Il y a des portes cachées tout le long du trajet. Il faut donc rester pile sur le trait. Nous décollons les uns après les autres et filons vers le point de départ du tracé. Le ciel est couvert, le plafond est bas et nous commençons à prendre des gouttes dès les premières minutes. Le réglement des compétitions anglaises limite à 10 litres le carburant que l'on peut emporter, quelle que soit l'épreuve. Mon ROS 125 consomme pas mal et je ne suis pas sûr de pouvoir boucler le circuit si je me sers trop de l'accélérateur. Je choisis de faire la nav sans toucher au barreau. De toutes façons, les points temps ne comptent que si on a toutes les balises cachées. Je pars dans les premiers, mais me fait doubler assez vite par pas mal de pilotes, debout sur leur accélérateur. Comme nous sommes tous sur le même tracé, nous passons à quelques mètres les uns des autres. Christophe Charon, avec sa Lapoon, me passe presque entre les jambes... La pluis se renforce, mais j'adore ce vol ! La nav n'est pas facile et il faut rester bien concentré. Mathieu Rouanet, Alex Mateos et Aurélien Ganaye ont choisi de faire la nav en groupe. Dès que le premier des trois a un doute sur la route, il ralentit pour laisser passer les deux autres qui corrigent le tir. La technique est super efficace.
Retour au terrain après une heure et demi de vol, avec une marge d'à peine deux litres pour moi. Mathieu Muzellec nous attend avec du chocolat chaud pour 10 personnes. Super initiative. Ce garcon est en or.
Après un rapide déjeuner à base de brioches et de corn flakes, nous partons sur une épreuve d'éco pure. Le but : tenir en l'air au moins une heure et faire la meilleure conso. Je sais que je ne suis pas bon sur ce type d'épreuve et la conso élevée de mon moteur n'arrange pas les choses. Le temps est couvert et les thermiques quasi-inexistants. Je n'essaie même pas d'enrouler et pars visiter la région sans trop tirer sur le moteur. Les autres tentent leur chance avec les thermiques, sans grand résultat. Nous prenons même un grain en retournant vers le terrain. Après l'épreuve, nous avons droit à un nouveau briefing pour une épreuve de mania devant démarrer moins d'une heure plus tard. Après le brief, nous nous laissons tenter par la cantine Thai du championnat. Nos horaires sont tellement en vrac que nous ne cherchons même plus à savoir s'ils s'agit du déjeuner, du goûter ou du diner...
A la demande de Michel Carnet, les français partent pour la mania et même temps que les meilleurs pilotes anglais pour assurer le spectacle. Nous avons droit à une mania combinée avec une mania japonaise, suivie par des ballons à shooter au pied et des quilles à faire tomber à l'aterro. Les pilotes décollent à la chaîne et le spectacle est extra, dans la lumière du soir. Aurélien fait une frayeur à tout le monde avec un fermeture en courte finale, mais il rattrappe l'affaire comme un pro.
Nous n'avons pas encore les résultats et partons au pub pour un verre et pour relever nos mails.
A demain !
Edward
Grosse journée aujourd'hui. La matinée commence par un briefing à 6h00 du mat. Nous partons pour une nav sur un circuit sinueux de 75 km. Il y a des portes cachées tout le long du trajet. Il faut donc rester pile sur le trait. Nous décollons les uns après les autres et filons vers le point de départ du tracé. Le ciel est couvert, le plafond est bas et nous commençons à prendre des gouttes dès les premières minutes. Le réglement des compétitions anglaises limite à 10 litres le carburant que l'on peut emporter, quelle que soit l'épreuve. Mon ROS 125 consomme pas mal et je ne suis pas sûr de pouvoir boucler le circuit si je me sers trop de l'accélérateur. Je choisis de faire la nav sans toucher au barreau. De toutes façons, les points temps ne comptent que si on a toutes les balises cachées. Je pars dans les premiers, mais me fait doubler assez vite par pas mal de pilotes, debout sur leur accélérateur. Comme nous sommes tous sur le même tracé, nous passons à quelques mètres les uns des autres. Christophe Charon, avec sa Lapoon, me passe presque entre les jambes... La pluis se renforce, mais j'adore ce vol ! La nav n'est pas facile et il faut rester bien concentré. Mathieu Rouanet, Alex Mateos et Aurélien Ganaye ont choisi de faire la nav en groupe. Dès que le premier des trois a un doute sur la route, il ralentit pour laisser passer les deux autres qui corrigent le tir. La technique est super efficace.
Retour au terrain après une heure et demi de vol, avec une marge d'à peine deux litres pour moi. Mathieu Muzellec nous attend avec du chocolat chaud pour 10 personnes. Super initiative. Ce garcon est en or.
Après un rapide déjeuner à base de brioches et de corn flakes, nous partons sur une épreuve d'éco pure. Le but : tenir en l'air au moins une heure et faire la meilleure conso. Je sais que je ne suis pas bon sur ce type d'épreuve et la conso élevée de mon moteur n'arrange pas les choses. Le temps est couvert et les thermiques quasi-inexistants. Je n'essaie même pas d'enrouler et pars visiter la région sans trop tirer sur le moteur. Les autres tentent leur chance avec les thermiques, sans grand résultat. Nous prenons même un grain en retournant vers le terrain. Après l'épreuve, nous avons droit à un nouveau briefing pour une épreuve de mania devant démarrer moins d'une heure plus tard. Après le brief, nous nous laissons tenter par la cantine Thai du championnat. Nos horaires sont tellement en vrac que nous ne cherchons même plus à savoir s'ils s'agit du déjeuner, du goûter ou du diner...
A la demande de Michel Carnet, les français partent pour la mania et même temps que les meilleurs pilotes anglais pour assurer le spectacle. Nous avons droit à une mania combinée avec une mania japonaise, suivie par des ballons à shooter au pied et des quilles à faire tomber à l'aterro. Les pilotes décollent à la chaîne et le spectacle est extra, dans la lumière du soir. Aurélien fait une frayeur à tout le monde avec un fermeture en courte finale, mais il rattrappe l'affaire comme un pro.
Nous n'avons pas encore les résultats et partons au pub pour un verre et pour relever nos mails.
A demain !
Edward
Sunday, 21 June 2009
21/6/09 : Deuxieme jour de course
La rumeur d'hier se confirme et nous démarrons la journée par une mania japonaise, suivie par un atterrissage sur cible. La mania démarre bien et le niveau est bon. Peu de pilotes loupent des quilles. Le classement se joue donc sur les temps réalisés. Les français sont bons à ce jeu là. Aurélien Ganaye, Alex Matéos, David Muzellec, Mathieu Rouanet et Pascal Vallée font tous des scores en dessous de la minute. Par contre, c'est Michel Carnet qui emporte le jeu, avec un score quelques secondes en dessous. La précision d'atterrissage montre le niveau général. Beaucoup de pilotes touchent le centre de la cible, avec un nuage de plâtre et des applaudissements de la foule...
L'après-midi, nous partons pour un triangle de vitesse suivi d'un aller retour sur axe. L'idée est de faire le triangle à vitesse maxi et l'aller retour à conso mini. Pas facile de faire les bons compromis... La nav démarre sur les chapeaux de roues, avec quelques gouttes de pluie pour corser l'affaire. Je suis dans mon élément sur une épreuve de nav et de vitesse. A plein barreau, je rattrape plusieurs ailes tout au long du vol. Pas mal de pilotes gèrent mal les points de contournement et vont un peu trop loin. je double deux ailes pourtant rapides et tournant plus court. Dans la partie aller retour sur axe, je suis moins bon. Je vole aile dans aile avec Mike Chilvers, un pilote britannique. Un avion de tourisme arrive pile en face de nous. Nous nous écartons et il passe direct entre nous ! Je fais demain tour et rentre au terrain car je commence à être court en carburant. En arrivant, j'apprends que Sandrine Muzellec et Pascal Vallée se sont vachés sur panne mécanique. Coralie Matéos a perdu sa carte en vol ! C'est son frêre Alex qui l'a raccompagnée au bercail... Les deux se sont posés côte à côte, à un mètre d'écart, sous les applaudissements des spectateurs. Super spectacle ! Nous replions le matériel et partons faire de l'essence à la pompe et relever nos mails au pub local. Prochain briefing : 21h00.
A demain...
Edward
20/6/09 : Premier jour de competition
Le directeur de course Andy Phillips nous convoque pour un briefing à 7h30. Il nous annonce une double épreuve devant se dérouler dans la matinée. La première partie est une nav en triangle. Nous devons partir sur un axe qui nous est donné, aller le plus loin possible, puis virer à droite pour aller rattraper un autre axe à 60° du premier. Nous devons rentrer vers le point de départ en suivant ce nouvel axe et boucler le triangle en une heure de temps. Il y a de lourdes pénalités si nous arrivons en avance ou en retard.
Le vent est fort (20 à 25 km/h au sol, un peu plus en altitude) et nous savons que nous allons être contrés sur la première branche, vent de face. Après concertation, nous décidons pour la plupart d'entre-nous de garder de la marge pour rentrer dans les temps, au risque de faire une distance un peu moins longue. Nous sommes 61 pilotes au départ, sur un immense déco bien dégagé, plat comme un billard et doux comme du velours. Mais le vent rentre de plus en plus fort et les déco sont sportifs. Je me prends une rafale au gonflage et me fait traîner sur 30 mètres. Par de dégâts, mais j'ai cassé le fil de mise à la masse et ne peut plus couper le moteur... Petite réparation sommaire et je redécolle. L'incident m'a déconcentré et j'ai du mal à m'y retrouver au dessus de la campagne anglaise, avec une carte très différentes de nos cartes IGN et des rafales de vent qui secouent mon aile dans tous les sens. Je trouve malgré tout le point d'entrée du triangle. A partir de là, les choses s'arrangent et je retrouve mes marques. Je suis détrimé et accéléré à fond. Je boucle le circuit, mais arrive avec plus de 10 minutes d'avance. Je zone un peu pour consommer quelques minutes et passe la balise de fin à la seconde près.
Mais ce n'est pas terminé. Une épreuve de précision nous attend à l'arrivée. Il s'agit de couper le moteur à 150 m et de venir se poser en renversant 5 quilles placées en ligne, espacées de 2 m chacune. Il va falloir appliquer la technique du flare. Le vent semble avoir un peu baissé, mais ça reste tout de même fort. Je me fais avoir par le gradient et loupe les quilles. Pascal Vallée arrive juste derrière moi et les loupe aussi.
Au final, nous sommes à peu près tous sur des branches de 11 à 13 km pour la nav et peu de quilles touchées. Aurélien Ganaye en marque quelques unes.
Super belle nav, en tout cas, au dessus d'une région magnifique.
Nous ramenons notre matériel au campement et préparons un maxi goûter.
Le vent souffle maintenant assez fort et les vols sont finis pour aujourd'hui. Nous sommes attendus pour un briefing à 19h30. La rumeur annonce une manche de mania pour demain matin.
Edward
19/6/09 : On s'organise...
Nuit super courte. Nous sommes sur pied à 8h00 pour retrouver les autres pilotes français qui sont arrivés dans la nuit également. Nous établissons un campement digne de ce nom, avec Coralie et Alexandre Mateos, Aurélien Ganaye, Sandrine et David Musellec, avec leur fils Mathieu (12 ans), Mathieu Rouanet, Fred Mallard et Jonas (désolé camarade, j'ai zappé ton nom de famille). En mettant nos ressources et nos tentes en commun, nous avons un vrai palace, avec de quoi faire la cuisine, mettre les moteurs à l'abri, faire de la mécanique, etc.
Le championnat se déroule sur les terrains d'une ferme de turf. Il s'agit d'un gazon de super qualité, destiné à être découpé en rouleaux ou en plaques et vendu au kilomètre. C'est un vrai régal. On est comme sur un tapis de velours. La région est magnifique et de très beaux vols nous attendent. Par contre, super vent toute la journée et nous terminons au pub local.
Edward
18/6/09 :On arrive...
A peine le temps de souffler depuis le championnat de France de Puiserguier et nous voilà à nouveau à l'oeuvre pour le championnat d'Angleterre. Christophe Charron, Pascal Vallée et moi (Edward Lichtner) avons rendez-vous à Massy, en région parisienne, pour un départ vers Calais où le Ferry nous attend. Mon moteur a été réparé il y a à peine quelques jours, suite à mon serrage de Puiserguier, et Christophe a récupéré le sien la veille au soir et ne l'a pas encore fait tourner. Tous les ingrédients du désastre sont là...
Traversée sans histoire. Mais une fois en Angleterre, Christophe et Pascal refusent de conduire, de nuit, avec la remorque, en roulant à gauche... Je me tape donc toute la route. Nous arrivons à 3 heures du mat sur le site du championnat. Le ciel est dégagé, mais le vent souffle.
Edward
Subscribe to:
Posts (Atom)